Le son de la Loi du Marché

  Après la sélection en compétition officielle, le prix d'interprétation masculine de Vincent Lindon, La loi du marché continue son aventure incroyable, le succès est au rendez-vous pour un film âpre, juste, sans concession.

    Je voulais profiter "de la une" du 1er juin de Libé pour parler un peu du son du film.

Stéphane Brizé, le réalisateur avait des demandes peu communes pour le son. Il ne s'agissait pas de "faire le plus beau son" du monde, il ne voulait pas "un gros son", un son qui fasse trop présent, trop chargé de proximité. Au départ, il ne voulait pas de HF. Nous avons pu faire une journée d'essais image et son en juin 2014, dans les conditions de tournage (dans le décor du supermarché), essais qui ont été montés, mixés, étalonnés. Une scène du film final a même été tournée ce jour-là. J'avais proposé à Stéphane d'équiper quand même les personnes ( comme souvent je le ferais sur un tournage de documentaire, pour les personnages principaux), En plus, pour la salle d'interpellation, il ne voulait ni caméra, ni perche, nous avons testé de poser un PZM au plafond (la salle est petite, mais juste à côté de l'armoire électrique qui alimente tout le magasin, donc une belle ronflette!).

Vincent Lindon dans La Loi du Marché de Stéphane Brizé
Vincent Lindon dans La Loi du Marché de Stéphane Brizé

Donc les acteurs étaient équipés de HF, en partie aussi car toutes les scènes sont improvisées ( les dialogues, les mouvements des acteurs, les cadres). La perche n'était pas au plan (qui est souvent serré), mais un peu plus large. Nicolas Paturle (qui perchait) et moi avons essayé de trouver les bonnes distances, les bonnes couleurs, suivant les ambiances parfois très chargées, mais vivantes. La ronflette de la salle d'interpellation joue sur le sentiment d'oppression. Mais nous avons essayé de donner des éléments qui permettent une certaine marge de manoeuvre au mixage.

Nicolas Lefebvre était le monteur paroles

dans la salle de surveillance vidéo
dans la salle de surveillance vidéo

Pour certaines scènes nous avions en plus de la perche, un couple stéréo, souvent MS, mais parfois AB. Au moment de la post-production, Hervé Guyader, le monteur son et mixeur du film a proposé d'élargir le mono , Stéphane n'a voulu que le son sorte du centre, donc c'est un film en mono.


http://www.herve-guyader-son-cinema.fr/

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